CERVEAU ET ÉMOTIONS

A la naissance, l’être humain est plus ou moins neutre. Je dis « plus ou moins » pour ouvrir ce sujet, sur lequel j’écrirai quelques lignes dans un prochain article.

Je disais, qu’à la naissance, vous êtes neutre de toutes informations. Dès vos 1ers instants de vie, vos yeux s’ouvrent sur un nouveau monde sans attentes, sans croyances, sans codes. Vous découvrez la vie, les autres, le monde.

Au fil des heures, des jours, des mois, vous enregistrez des informations, du style : « maman + sourire = bisous = joie = amour » ou « ventre gargouille + pleurs + maman vient + sein = bien-être + amour » ou « pleurs + maman absente + regard fâché = seul + toujours en pleurs ». Une fois que le « programme » est créé en vous, il est rarement remis en question.

Cette programmation est une fonction extraordinaire du cerveau. Elle permet de créer des automatismes, qui vont au-delà de votre contrôle vigilant. Ce qui vous permet d’apprendre un tas de choses et de les accomplir rapidement. Ainsi, vous pouvez consacrer votre apprentissage à d’autres choses, encore et toujours.

Ce sont de véritables liens électriques. Interrompre ces schémas électriques pour en créer de nouveaux demande un effort initial. Voilà pourquoi changer est parfois pénible.

Même si cette fonction naturelle du cerveau est extraordinaire, ces automatismes peuvent se révéler non constructifs, voir bloquants et toxiques. Ils peuvent vous induire en erreur.

Que se passerait-il si vous les remettiez en question ? Qu’il s’agisse de vos croyances sur vos compétences professionnelles, votre relation amoureuse, votre apparence physique, votre valeur, vos besoins.

Le cerveau est programmé par répétition.

Plus le programme est répété, plus le programme se renforce.
Plus la croyance est nourrie et validée au fil du temps, plus la croyance fait partie intégrante de la vie de la personne.

Par exemple, ma maman me disait sans cesse de faire attention à mon alimentation. Car en mangeant trop, on grossit. J’ai donc inscrit en moi : « La nourriture fait grossir. »
En grandissant, mon corps s’est développé. Mes formes ont été décrites par les autres de « grosses fesses », « hanche large », ce qui voulait dire pour moi : « Je suis grosse. »
Difficile d’en discuter à la maison, car je recevais toujours la même réponse : « Ne dis pas n’importe quoi, tu es très bien comme ça. »
J’ai fini par garder en moi mes pensées et mes émotions face aux remarques des autres. Ce qui a créé en moi une fausse croyance : « Je suis grosse. La nourriture fait grossir. »
Ma croyance était si puissante et ancrée qu’elle n’a fait que se renforcer au fil du temps à travers les expériences de la vie qui ont nourries cette croyance.
Etant donné que la vie répondait à mes vérités, je faisais l’expérience de ma vérité : « je suis grosse et la nourriture fait grossir. » Je prenais du poids essentiellement au niveau des hanches. Je faisais une fixation sur mes fesses. Tout était sujet à me trouver grosse, et mettre en évidence mes hanches larges.

C’est en prenant conscience de cette croyance et en la modifiant que j’ai pu faire l’expérience d’autre chose à l’intérieur de moi. J’ai modifié ma croyance : « La nourriture est une source de vie et d’énergie que je choisis avec attention pour me nourrir avec des produits organiques et nutritifs. »
« Mon corps a des formes. En acceptant mes formes, en aimant mon corps, je permets à mon corps d’être léger, fluide et harmonieux. »

L’acceptation et le plaisir sont devenus mes ressources. Le changement a été long et difficile. Mes croyances sur mon corps et la nourriture étaient si intensément inscrits en moi qu’il m’a fallu du temps, de la patience et beaucoup d’amour envers moi pour les transformer.

Le cerveau est programmé par répétition et émotions.

La croyance est nourrie par des pensées, des émotions, des sensations. La relation corps, émotions, pensées, est au coeur de la relation avec soi et les autres.

Auteure : Soraya Francisco, thérapeute holistique, corps-mental-émotions